Sur la distribution de vidéos

Palaiseau, le dimanche 23 février 2020

Cher Journal,

D'ordinaire, quand on me recommande d'aller regarder une vidéo marrante sur YouTube, comme dirait le type qui a traduit la documentation de LaTeX en français, je ne demande pas à mon navigateur de consulter la page en question. À la place, je donne le lien au programme youtube-dl afin de télécharger une copie locale sur ma machine, et par conséquent, je dispose d'une copie de sauvegarde des vidéos référencées dans ce journal, au cas où YouTube venait à disparaitre.

Étant donné la propension de l'entreprise derrière ladite plateforme à capter les données de navigation de ses utilisateurs, y rediriger le lectorat de mon journal est au mieux incorrect, au pire indécent de ma part. Cependant les alternatives, consistant par exemple à passer par un front-end ne sont pas forcément mieux pour au moins deux raisons :

  1. la vidéo est, potentiellement, redirigée à travers une machine tierce, ce qui va consommer plus de ressources que la récupération directe depuis le site source ;
  2. qu'en est-il des motivations de ceux qui maintiennent le tunnel ?

Après un peu de temps de réflexion, je continuerais à faire référence aux documents d'origine, fussent-ils hébergés directement chez l'un des cinq silos à données. Par contre, je ferais un effort pour pointer sur la vidéo en mode embarqué, afin de limiter le transfert à la vidéo seule, dans le cas précis de YouTube. Quand cela s'y prête bien entendu, je ferais référence aux vidéos PeerTube, via Framatube par exemple. Le fait est que, pour faire référence à des documents, il faut indiquer où les trouver, même si la source ne plaît pas forcément.

Mon problème est donc un peu différent de celui qui se poserait si je voulais éditer ou héberger des vidéos, auquel cas installer PeerTube serait effectivement utile. Ce serait même potentiellement d'utilité publique. Ce serait d'autant plus d'utilité publique, que PeerTube fonctionne en mode pair à pair, via le WebTorrent et donc permet de répartir la charge entre les machines qui jouent la vidéo à un instant donné, ce qui est entièrement l'inverse d'utiliser un relai qui va tout ralentir en consommant le double de ressources. À noter qu'il n'est pas nécessaire d'installer PeerTube pour faire profiter à tous de ce mode de téléchargement torrent très efficace, il suffit de consulter une vidéo pour que ce mécano se mette en route ; d'ailleurs les informations sur les pairs disponibles et les débits sont affichés dans la barre d'état de la vidéo, lors du visionnage sur une instance PeerTube.

À propos des questions d'hébergement, la Menace Théoriste propose un épisode intitulée : Qui contrôle Internet ? La première partie traite de la fourniture d'accès à Internet, mais la seconde partie de l'émission traite de l'hébergement de vidéo, là encore en faisant la distinction YouTube/PeerTube. À noter que l'émission est enregistrée à la fois pour la radio et en vidéo, et publiée, sur YouTube, afin de toucher un public aussi large que possible. Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est que je suis tombé par hasard sur une copie PeerTube de l'épisode Qui contrôle Internet. Comme ça, il n'y a pas besoin de consulter la version centralisée référencée dans l'article d'origine.  :)

Cela ne veut pas forcément dire qu'il y aura une profusion de liens vers des vidéos à l'avenir. C'est juste pour me fixer une ligne directrice. Je n'aime pas ce format, qui impose un certain nombre de contraintes, la première étant que le rythme auquel un document est consulté est imposé par le montage de la personne ayant composé la vidéo, et non choisi à la lecture. Le format vidéo n'est pas une bonne option pour permettre à tout un chacun de réfléchir posément, mais il fonctionne très bien pour provoquer des émotions, ce qui en fait un puissant outil pour faire passer toute et malheureusement n'importe quelle idée.

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